Notions-clés et les mots de la RDRA

Le premier geste en RDR Alcool : créer les conditions pour une libération de la parole des personnes sur leurs rapports à l’alcool, sur leurs manières de boire et sur les effets de leurs usages. Considérant qu’il y a d’abord des effets recherchés et/ou obtenus qui visent à l’obtention de bénéfices et de fonctions. Ces effets recherchés/obtenus constituant la raison d’être des pratiques. Mais les personnes ont tendance à taire cette dimension du fait du regard social stigmatisant et de la honte ou culpabilité.

En première intention : la sécurisation. Il s’agit de sécuriser non seulement les manières de consommer, mais aussi les personnes elles-mêmes et parfois seulement leur environnement de vie : réduire les facteurs de précarité ou d’isolement; permettre l’accès aux soins courants…

Cette sécurisation comme préalable vise à garantir les meilleures ou moins pires conditions de consommations sans contraintes ou injonction à la modification ou à l’arrêt des consommations : Ce peut être par exemple travailler à répartir les consommations pour éviter une alternance de sous-alcoolisations contraintes (pouvant générer inconfort et souffrances) qui provoquent avant ou après des sur-alcoolisations à visée compensatoire, ou bien favoriser l’hydratation et le grignotage pour diminuer l’impact négatif des alcoolisations, mais aussi sécuriser les conditions dans lesquelles se produisent dès alcoolisations massives, dès lors que celles-ci sont nécessaires à la personne.

Une attention particulière doit être accordée au risque de manque : éviter ou limiter les mécanismes d’interdits, de contraintes ou d’injonctions au sevrage ou à la modération ; éviter les ruptures d’approvisionnement en alcool.

Proposer aux personnes d’évaluer elles-mêmes leur Zone de confort et de s’y maintenir autant que possible :

Il s’agit de repérer avec la personne les rythmes et volumes de consommation qui garantissent aux différents moments de leur quotidien éviter autant les suralcoolisations que les sous-alcoolisations ; suffisamment pour l’obtention des bénéfices et fonctions recherchés (dose-dépendants).

Evaluation des bénéfices, risques et dommages et choix éclairé :

Quels bénéfices conserver ou écarter ? Quels risques et dommages éviter ou accepter ? Les choix d’éventuelles adaptations des usages d’alcool peuvent se faire vers toutes les options en fonction de ce que la personne juge le meilleur pour elle ; les risques et dommages seront d’autant plus acceptables ou supportables par la personne qu’elle sera attachée à préserver les bénéfices et les fonctions que lui garantissent ses alcoolisations.

La qualité de vie comme fil conducteur :

Il s’agit pour la personne de viser une amélioration, une stabilisation ou une moindre dégradation de sa qualité de vie, notion subjective mais concrète qui est mesurable et évaluable, contrairement à celle d’espérance de vie ou de risque de maladie, utilisée en prévention ou santé publique, qui est objective mais virtuelle.

En matière d’usage d’alcool, l’outil de RDR c’est l’alcool lui-même :

En RDRA, pas d’outil technique de sécurisation des consommations du type seringue stérile ou roule-ta-paille. Le seul outil est l’alcool lui-même et l’identification de la meilleure manière de boire, la moins à risques possible, adaptée aux besoins et aux choix de la personne. Il s’agit donc, autant que possible, que l’alcool soit présent dans les temps d’accompagnement des personnes, et donc d’accueillir avec alcool.