Descriptif

Créé en 2017 par Matthieu Fieulaine et Gilles Foucaud qui sont rapidement rejoints par Lilian Babé, Modus Bibendi réunit des personnes engagées dans la promotion et la mise en œuvre d’une même idée de la RDR Alcool. Le collectif est aujourd’hui fort de 40 membres actifs (voir onglet « membres »), il est également soutenu par plus de 400 personnes signataires de la charte de la RDR Alcool (voir onglet « Charte »).

L’objet de notre collectif est avant tout de porter le plaidoyer en faveur de la RDR Alcool que nous défendons : Issus d’horizons différents et avec des compétences diverses (travail social, droit, recherche, soins médicaux ou paramédicaux, sciences humaines, journalisme… ), nous plaidons pour un meilleur accompagnement des personnes en difficulté avec l’alcool, pour la fin des atteintes aux droits, aux soins et à la dignité dont elles sont trop souvent victimes, et pour la pleine reconnaissance de leurs choix, de leurs compétences et de leur autonomie.

Notre engagement bénévole se fonde autant sur les pratiques et compétences professionnelles de certain-es que sur l’engagement citoyen et militant que nous partageons toutes et tous pour la Réduction des Risques liés aux usages d’alcool.

Cette grande variété d’approches, d’expériences et de ressources mobilisables fait la richesse de Modus Bibendi, un collectif indépendant et volontairement non soumis aux contraintes souvent imposées aux professionnels du soin et du social

A l’origine du collectif, il y a le constat partagé que les discours sur l’alcool ne laissent pas de place à la subtilité : soit on boit « comme tout le monde » soit on se doit de changer drastiquement nos pratiques ou de les arrêter.
Cet oukase est repris par l’ensemble des agents qui participent au maintien de l’ordre moral et sanitaire : gouvernants, juges, soignants – y compris du secteur spécialisé en addictologie – aidants, employeurs mais aussi proches et repentis de l’usage.

Nos expériences respectives démontraient deux choses : cette « évidence » (…) plonge des dizaines de milliers de personnes dans la souffrance, dans la solitude, dans le renoncement aux soins et dans la rupture avec leur entourage.

Ensuite, qu’il y a tout un champ d’accompagnement possible en « faisant avec » les réalités des personnes usagères qui, comme n’importe qui d’autre, cherchent à prendre soin d’elles-mêmes, y compris dans un contexte de maintien des usages. Ce que nous nous efforçons de mettre en œuvre dans nos fonctions respectives autant que dans l’accompagnement aux changements des postures et pratiques des professionnels et des proches.

Autre moteur de notre engagement : le constat que tend à être redéfinie une approche de RDR « light » (devenue RDRD), vidée de toute substance contestataire d’un ordre moraliste, sanitaro-centrée à tendance hygiéniste qui voit la Réduction des Risques réduite à la « Réduction des consommations », présentée comme une solution au bénéfice des personnes, mais qui s’avère être pour beaucoup inatteignable, parce que « haut-seuil » en imposant aux personnes – comme l’abstinence – de renoncer aux fonctions et bénéfices que seul un certain niveau de consommation peut garantir.

Nous revendiquons l’héritage d’une RDR faite de combats contre toutes formes de stigmatisation, de discrimination et d’injonction aux soins qui restent la règle dans une société où la consommation d’alcool n’est promue et survalorisée qu’à condition de respecter la « norme ».

Nos raisons d’être :

Il n’y a pas de RDR sans plaidoyer, c’est-à-dire sans discours (…) visant à changer le paradigme selon lequel la drogue c’est mal, l’alcool c’est « deux verres par jour et pas tous les jours », et que l’argent public doit servir à guérir alcooliques et toxicomanes.
Cette action de plaidoyer est garantie par notre indépendance vis-à-vis des pouvoirs publics et des autorités de santé, par l’engagement bénévole de nos membres et par l’autonomie vis-à-vis des opérateurs de terrain, quels qu’ils soient.
Elle se déploie (…) par la dénonciation des pratiques maltraitantes, des discours et actes « toxicophobes » ou « alcoolophobes », mais aussi par l’engagement du centre-ressources de Modus Bibendi qui propose des supports d’information à destination des intervenants ou personnes concernées
Il n’y a pas de RDR Alcool sans combat pour le plein exercice de droits des personnes consommatrices : celui de vivre et consommer selon leurs choix y compris si cela nuit à leur propre santé ; leurs droits à être soignées, à travailler, à être mises à l’abri, sans contrainte à se priver de leurs pratiques, dès lors que celles-ci ne portent atteinte qu’à elles-mêmes.
C’est pourquoi Modus Bibendi entend lutter contre toutes les atteintes à ce principe, interdits, injonctions, contraintes, d’où qu’elles viennent.
En affirmant cela, nous ne nous opposons pas au projet abstinentiel pas plus que nous ne faisons l’apologie de la consommation, nous revendiquons pour toutes et tous le respect et le soutien de leur autonomie, de leur dignité et de leur liberté de choix.
Il n’y a pas de RDR Alcool sans pleine reconnaissance de l’expertise et des savoirs spécifiques des personnes usagères qui doivent pouvoir constituer un contre-pouvoir dès lors que leurs besoins sont en jeu
Il n’y a pas de RDR Alcool sans partage des savoirs et transmission de toutes compétences utiles au bénéfice de toute personne directement ou indirectement concernée : Ainsi nous Développons des connaissances en matière d’approches innovantes, nous les transmettons e et les mettons à la disposition de toutes et tous : personnes concernées, entourages, professionnels de tous secteurs… et nous accompagnons et formons les professionnels de tous secteurs pour les aider à agir en RDR Alcool pour le bien des personnes usagères et dans le respect partagé des principes et objectifs énoncés par la charte

Modus Bibendi c’est donc tout ça, porté par des personnes (…) aux histoires riches et singulières, où chacun est légitime à apporter son expertise, ses idées et ses projets, avec le souhait de débattre, d’enrichir et de faire progresser une certaine idée de la RDR !