Paroles expertes

« Vous ne nous prenez plus pour des enfants ?! » : un résident après la levée de l’interdit de l’usage d’alcool et la mise en place de l’approche RDRA au sein d’une résidence sociale

« je ne me suis jamais senti aussi bien » : un usager dans sa zone de confort après la mise place d’un portage quotidien de ses consommations alors qu’il alternait depuis des années suralcoolisations et états de manque dans un mal être quasi permanent.

« A cause de l’alcool, j’ai raté ma vie, c’est sûr…mais j’ai quand même réussi toute mes soirées » : Une personne accompagnée à Marseille

« l’ivresse est un soir qui ne se soucie pas du lendemain » : P.B.

« Pouvoir boire, c’est pas bon pour la santé, forcément, mais c’est mieux pour aller moins mal donc c’est mieux quand même » J-F (résident d’une Maison-Relais accueillant avec alcool)

« La rue ça pue moins avec des verres dans le nez, la vie est plus douce » (Mme D, 34 ans, vivant à la rue.)

« Avec les copains, si y’avait pas l’alcool, ben ce serait plus des copains, je crois qu’on se supporterait pas, je dis ca, j’imagine… J’en sais rien, on a jamais essayé ! Mais quand on a bu, même si on s’engueule, même si des fois on se met dessus, on reste ensemble » M., 10 ans de vie à la rue

«  Moi ce que j’aime, c’est le vin. Mais que le rouge, parce que le blanc, je le supporte pas. La bière aussi, j’aime mais ça me fait trop pisser. Ca c’est pour tous les jours, du matin au soir, mais sinon j’adore le whisky, quand j’ai un peu plus de thune et que c’est la fête quoi… Mais normalement c’est le vin, les plus grosses bouteilles, celles en plastique comme celle-là, c’est vrai que c’est un peu moins bon, mais c’est moins cher et aussi moins lourd à porter. puis moi, il y a 2 ans je me suis endormi avec une bouteille en verre qui a cassé… Je sais pas comment j’ai fait mais ça m’a ouvert la jambe et je me suis retrouvé aux urgences… » P., rencontré en établissement de sevrage.

« L’alcool la journée, c’est comme la piqure de ceux qui font le tour de France, les cyclistes là… Si je l’ai pas, je passe pas les cols. C’est du dopage quoi, pour assurer le travail! Ben oui, c’est du boulot, qu’est-ce que tu crois ? Faut pas mollir. C’est ça, l’alcool c’est pour pas mollir… Dans ces moments où faut gratter des sous à droite à gauche et puis rester des heures à sa place en attendant qu’on te donne la monnaie, courir à droite à gauche aussi, pour les papiers, la bouffe… Tu cours et de temps en temps, un bon petit coup et ça repart… » M.S., hospitalisé en hôpital psychiatrique

« Quand je bois comme maintenant là, c’est pas pour finir bourrée, c’est pas le moment, j’ai trop de choses à faire. Là c’est pour calmer l’angoisse, pour pas me dire que je suis toute seule… Tu vois, tout à l’heure je vais voir l’assistante sociale pour des papiers, mais je les ai pas moi, je sais même plus ce qu’elle voulait comme papiers, j’ai tout perdu de toutes façons je sais qu’elle va me prendre la tête. Ben là c’est un bon moment pour boire un coup. Comme ça, si elle me saoule, je l’entendrai même pas ! » Mme D. Patiente en CSAPA, Marseille